Ma p’tite Kawa’

Voilà voilà, qui dit permis moto, dit nouvelle moto. Je m’étais déjà mis en quête d’un modèle me correspondant depuis un moment, mais il me fallait le temps de réunir un petit budget, et puis j’attendais aussi d’avoir le permis…

BRIDÉE OU A2 ?

Depuis quelques années (et leur lot de réformes) il n’est plus possible d’accéder directement à une moto puissante. On obtient d’abord le permis A2 obligeant à rouler 2 ans sur une moto de 47,5 chevaux maximum, puis on effectue une formation de 7 heures (passerelle) pour obtenir le permis A permettant de piloter de grosses cylindrées. 2 choix sont possibles : soit on choisit une moto puissante qu’on fait brider pendant 2 ans, soit on prend une moto restant dans les limites du permis A2. Le bridage/débridage est coûteux, demande des formalités, limite la montée dans les tours du moteur tout en restant sur un engin lourd. Dans le même temps, les constructeurs se sont adaptés au permis A2 et ont sorti des modèles de moyenne cylindrée, vraiment fun à rouler, pouvant monter dans les tours et donnant tout leur potentiel, tout en restant dans la limite des 47,5cv autorisés. C’est un peu la moto du « jeune conducteur » même si ça fait 20 ans que je n’ai plus 20 ans… Mon choix est fait, ce sera une moto A2.

GOÛTS & COULEURS

On dit toujours que ça ne se discute pas. Certains aiment les italiennes, perso je préfère les japonaises, notamment Kawasaki… Sans doute mon côté geek… Je suis attiré par le style sportif ou roadster. Les motos sportives sont belles avec tous leurs carénages et la position de pilotage en avant, mais si on fait un peu de route, ça risque de devenir inconfortable. Le style roadster est dépouillé, le moteur se présente dans son plus simple appareil et la position de conduite est plus droite.

Pour ma première moto, je cherchais une bonne occasion. Je suis tombé sur des motocross et 125cc à perte de vue, puis sur quelques modèles 300cc déjà plus intéressants, tels qu’une Yamaha MT-03 de 2018 ou une Kawasaki Ninja 300 de 2017. La première est un roadster, apparemment sympa à rouler, mais après l’avoir longuement zieutée sous toutes les coutures je n’ai pas eu le coup de coeur. L’avant ne me plaît pas, il fait trop mobylette. La seconde a une allure sportive, toute carénée, série spéciale avec une belle déco. Sauf qu’entre le temps que j’ai passé à réfléchir et ma prise de contact, elle est partie sous mes yeux. Tant pis, c’est qu’elle n’était pas faite pour moi !

CE SERA TOI !

On approche de Noël, je continue à zieuter un peu partout, LeBonCoin, Marketplace… quand soudain, je tombe sur une Kawasaki Z400 dans le 54. Un beau roadster 400cc de 2020, noir et vert Kawa, apparemment en très bon état, peu de km au compteur, et « presque » dans mon budget. C’est un modèle qui m’intéressait déjà mais on en trouve peu chez nous… Flûte je dois encore finir de payer mes bottes… Tant pis, je m’arrangerai ! Contact avec le vendeur le 23 décembre qui me propose gentiment de passer voir la moto vite-fait en allant chez mes parents pour le réveillon.

Arrivés sur les lieux, G*, le vendeur, nous accueille Jérôme et moi, ouvre son garage, et là, ben oui. C’est celle que je voulais. La forme, les couleurs, le style du phare… Elle est belle, comme neuve, aucune rayure, tous ses entretiens sont à jour, et lorsque je m’installe dessus elle m’a l’air parfaitement adaptée. C’est décidé, p’tite Kawa Z400, je vais te détourner de ton propriétaire ! Au passage, G* et sa conjointe sont très sympas, souriants, on parle moto, balades, accessoires…

Noël passe, je reprends contact avec le vendeur, on effectue certaines formalités nécessaires, puis on se rend sur les lieux le 29 décembre. Il a fait tout le nécessaire : la pression des pneus est bonne, le réservoir est plein… Il me ré-explique les différentes commandes. Autour d’un petit café, on signe les papiers, on effectue le virement, il me remet la grande pochette Kawa avec tous les documents et le double des clés, puis m’avance la moto devant chez lui et la laisse tourner pour la faire chauffer.

SUR LA ROUTE

Le temps est moche, du coup j’enfile mon pantalon de pluie moche. C’est pas beau mais c’est efficace. Puis j’ai les sous-gants, la polaire sous le blouson, le sous-pantalon technique, les bottes, ça va aller ! J’ai roulé avec une météo bien pire pendant mes cours… Jérôme, après avoir pris quelques photos, salue G* et monte dans sa voiture. Je vais le suivre vu que je n’ai pas encore de quoi fixer le GPS sur la moto et que le sens d’orientation et moi, ça fait 2… Je mets mon casque, je salue G* à mon tour, et c’est parti. À son regard, je dirais qu’il est un tantinet ému de laisser partir son bébé avec un inconnu… Mais on gardera contact et je lui donnerai des nouvelles !

Ça y est, je roule derrière la Twingo… Les commandes me tombent sous les doigts facilement, mes pieds trouvent tout de suite les cale-pieds, le sélecteur de vitesse et le frein arrière. Étrangement la disposition du pot d’échappement fait que j’ai le talon droit posé sur la protection du silencieux, mais rien de gênant. La selle est assez basse. Pour un roadster, je reste tout de même penché un peu en avant avec les pieds en arrière, mais je me sens plutôt bien installé et puis ça donne un look dynamique.

Le ressenti est assez différent de la Honda CB500F de l’auto-école. Qu’est ce qu’elle se roule facilement ! Malgré un gabarit et une forme sensiblement identiques, l’embrayage est extrêmement léger et elle se penche pour tourner avec une facilité déconcertante dès que je pousse un peu sur le réservoir avec mes cuisses. Au niveau de la puissance, malgré ses 45 chevaux face aux 47,5 de la Honda, je la trouve plus joueuse. Peut-être parce que la moto est plus légère, mais sans doute aussi parce que le moteur tourne plus vite, avec une zone rouge de 12 à 15.000 tours contre 8 à 10.000 tours sur la CB500. Au début j’avais l’impression de rouler en sur-régime, et en fait non, le moteur est conçu pour monter dans les tours. D’ailleurs sa sonorité devient très sympa à 8.000 tours…

Me voilà donc sillonnant les routes durant 1h30, sous la pluie… On a fait plus agréable, mais je suis tellement content de rouler sur ma moto. Et puis le blouson et le pantalon sont parfaitement étanches, je ne suis pas mouillé et j’ai bien chaud. C’est bizarre d’être désormais livré à soi-même et de ne plus entendre le moniteur dans l’oreillette… J’ai préféré ne pas prendre l’autoroute pour ce premier parcours. La route était plus longue, mais du coup, ça m’a permis de bien me familiariser avec mon nouvel insecte noir et vert. Aucun incident à déplorer sur la route. Départementales, voies rapides, centres-villes, je me sentais bien, cette sensation de liberté indescriptible que je ressentais déjà en gyroroue et amplifiée sur la moto, et je n’ai même pas calé une seule fois !

Ma Z400 trône désormais fièrement aux côtés de la CB500F de Jérôme 😉

* : le nom est volontairement masqué

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